Modèles de traitement intégrés du point de vue du maître d’ouvrage

De plus en plus de maîtres d’ouvrage publics et privés associent les aspirations économiques à la durabilité écologique – tout en reconnaissent leur responsabilité en matière de protection du climat. Au cœur ceci implique la circularité des processus et des produits. Ainsi, les évolutions de planification, de développement et de construction doivent reposer sur des processus, des produits et des informations transparents. Les modèles intégrés se retrouvent subséquemment au centre de l’attention.

Les conseils d’administration, les investisseurs et les autorités augmentent la pression pour que les maîtres d’ouvrage agissent de manière écologique, sociale et éthique (critères ESG). Ils doivent exhiber leur contribution à la protection du climat et rapporter de manière transparente ; prendre en compte de façon proactive les cycles de vie et engager les utilisateurs et les entreprises à un stade précoce – tout au long du processus de planification et de développement. Alors que la demande à des logements et des espaces de travail accessibles continue de s’intensifier, la hausse des taux d’intérêt et les incertitudes relatives aux rendements renforcent également la pression sur les coûts des processus de planification et de construction. La productivité dans le secteur de la construction doit donc augmenter de manière significative.

La pratique vécue des modèles de déroulement dans la construction de bâtiments n’est d’aucune aide dans ce domaine, car elle divise le processus de planification et de construction en phases successives et délimitées. Ce faisant, elle accroit la pensée et l’action en silos et crée des frictions coûteuses qui entraînement des pertes d’efficacité et de connaissances. Il en résulte des courses à blanc démotivantes et – en fin de compte – des fournisseurs qui se retrouvent dans une compétition où le prix triomphe sur la meilleure solution.

Les modèles intégrés sont une condition préliminaire pour l’économie circulaire. Les modèles de déroulement intégrés incorporent les entreprises exécutantes dans le projet dès la planification de l’ouvrage, des processus et des contrats. Il s’agit de la condition préalable pour des produits et des processus de construction optimisés en termes de climat et de CO₂. Grâce à des processus adaptés, les modèles intégrés favorisent des cultures de travail collaboratives et des modèles de contrats correspondants qui ont pour but un intérêt économique de tous les participants à la réalisation d’objectifs de projet définis, créent ainsi une concordance d’intérêts et – par conséquent – l’apport de nouvelles solutions et d’idées ingénieuses de la part des entrepreneurs et des planificateurs.

L’objectif de la conférence est de mettre à l’épreuve les modèles de traitement intégrés du point de vue des maîtres d’ouvrage. Tiennent-ils (déjà) leurs promesses ? Comment les maîtres d’ouvrage passent-ils commande de manière intégrée, et donc en circuit fermé ? Quelles sont les conditions culturelles nécessaires ? Quelles sont les expériences des maîtres d’ouvrage publics et privés en Suisse ? Cette conférence se veut à la fois un lieu de transmission de connaissances et d’échange d’expériences ; il s’agit peut-être du début de l’élaboration d’une planification tourné vers l’avenir parmi les maîtres d’ouvrage.

Enfin, nous demandons : qui est responsable pour une application accrue des modèles intégrés, pour qu’ils puissent éventuellement devenir la norme ? Les comparaisons internationales le montrent : les modèles collaboratifs s’imposent là où les maîtres d’ouvrage le demandent. Les efforts des associations pour rédiger des fiches d’information et d’autres soutiens sont bienvenues, mais ils ne se substituent pas à la question centrale : que veulent-ils vraiment les maîtres d’ouvrage suisses ?